jeudi 27 mars 2008

Barack OBAMA:«L'esclavage, péché originel» de l'Amérique.

(...)Bien sûr, la réponse à la question de l'esclavage figurait déjà dans notre Constitution: une Constitution qui comportait en son cœur même l'idéal de l'égalité de tous les citoyens devant la loi. [...] Et pourtant, les mots inscrits sur ce parchemin ne devaient pas suffire à délivrer les esclaves de leurs chaînes, ni à garantir aux hommes et aux femmes de toute couleur et de toute confession l'intégralité de leurs droits et devoirs de citoyens des Etats-Unis. Il faudrait pour cela des générations successives d'Américains prêts à jouer leur rôle - par les manifestations et les luttes, dans les rues et devant les tribunaux, au travers d'une guerre civile et de la désobéissance civique, et toujours au prix de grands risques - afin de combler le fossé entre les promesses de nos idéaux et la réalité de leur temps.(...)

(...)Voilà où nous en sommes aujourd'hui. Tel est le blocage racial dans lequel nous nous trouvons depuis des années. Contrairement à ce que prétendent certains de mes adversaires, blancs ou noirs, je n'ai jamais eu la naïveté de croire que nous pourrions dépasser nos divisions raciales en un seul cycle électoral, ou grâce à une seule candidature, surtout avec une candidature aussi imparfaite que la mienne. Mais j'ai voulu affirmer une conviction profonde, enracinée dans ma foi en Dieu et dans ma foi dans le peuple américain: en travaillant ensemble nous pourrons dépasser quelques-unes de nos vieilles blessures raciales, et en réalité nous n'avons pas le choix si nous voulons progresser sur la voie d'une union plus parfaite,, [...].

Le TIBET, le Bouddhisme et la violence.

Bernard Faure, professeur d'histoire des religions d'Asie à l'Université de Columbia, à New York, est l'auteur de nombreux ouvrages*. De passage à Calcutta, en Inde, il répond à nos questions.

- Les Tibétains, contrairement aux préceptes du dalaï-lama, peuvent donc se tourner vers la violence?

- La colère des Tibétains est l'émanation d'un ressentiment et d'une volonté de résistance, qui existent depuis des années mais qui avaient été occultés par la force du message du dalaï-lama. C'est aussi le constat amer que le combat non violent du chef spirituel des Tibétains n'a pas porté ses fruits. A cela s'ajoutent des idéologies liées à la géographie: les moines de Lhassa, d'où est originaire le dalaï-lama, sont modérés et défendent l'autonomie du Tibet. Les moines issus des provinces du nord sont plus combatifs, et les exilés de cette communauté ont des vues radicales pro-indépendantistes.

- Les royaumes himalayens bouddhistes, aujourd'hui sous suprématie indienne, chinoise ou népalaise (sauf le Bhoutan), se sont caractérisés par des structures très féodales. Par exemple, le Mustang, au Népal, fonctionne encore selon la suprématie des nobles qui vivent dans la «Haute Ville»...

- En effet, et c'était aussi le cas au Tibet. Une interprétation du bouddhisme a servi de ciment à cette idéologie féodale, qui prône l'immobilisme. La même tendance s'est développée dans l'hindouisme. Notre place dans la société serait déterminée par les actes de nos vies antérieures, alors chacun accepte sa position, puisqu'elle est «méritée». Mais c'est une interprétation très caricaturale.

- Bouddhisme et démocratie font-ils bon ménage?

- Le bouddhisme est lié à toutes les formes de régime! L'Occident, influencé par le dalaï-lama, a tendance à associer bouddhisme, paix et démocratie. Ce n'est pas une évidence..

lundi 24 mars 2008

Le 11 Septembre 2001, la guerre de Civilisation, la guerre contre la terreur...

Avec l’effondrement hautement symbolique des tours du commerce et la destruction partielle du Pentagone, ce sont deux grandes illusions qui sont parties en fumée mardi 11 septembre. Illusion d’un sanctuaire américain imperméable à des attaques militaires ou terroristes menaçant ses centres vitaux. Illusion, surtout, d’un nouvel équilibre mondial sous le contrôle de la super puissance américaine. Depuis la chute du mur de Berlin, beaucoup vivaient en effet dans le sentiment euphorique que le monde occidental avait triomphé de son dernier adversaire et que ses valeurs - la démocratie, l’économie de marché - l’avaient définitivement emporté. C’était oublier que nous vivons assis sur un volcan : celui de l’incroyable inégalité des richesses entre les pays du Nord et les pays du Sud, celui de la rancune et des séquelles issue de l’ère coloniale, celui de la tragédie du conflit israélo-palestinien et du sentiment légitime de révolte qui habite de nombreux arabes solidaires des palestiniens.
Sommes nous dès lors entrés dans la troisième guerre mondiale, comme on le lit un peu partout, entre le bloc occidental chrétien et le bloc arabe musulman ? Il me paraît aujourd’hui plus juste de parler d’un conflit sans merci entre la quasi totalité des Etats du monde et des réseaux terroristes islamistes d’autant plus radicaux qu’ils se sentent de plus en plus isolés au sein même du monde musulman, dont tous les Etats - à l’exception de l’Irak - ont condamné les attentats du 11 septembre. Faut-il rappeler aussi que le pays qui souffre le plus avec Israël de la barbarie du terrorisme islamiste est un pays à très forte majorité musulmane : l’Algérie, dont la population subit quotidiennement les attaques atroces du GIA. La grande question qui se pose maintenant, et qui pourrait modifier profondément l’équilibre actuel du monde, c’est la nature et l’ampleur de la riposte américaine. Une réponse militaire ciblée qui éliminerait les principaux responsables des attentats et qui s’accompagnerait d’un effort diplomatique intense vis à vis des pays arabes et notamment des palestiniens, éloignerait les risques de nouveaux attentats aussi meurtriers. Mais une réponse trop brutale et disproportionnée, qui s’accompagnerait de surcroît d’un abandon des palestiniens à une politique totalement répressive du gouvernement Sharon aurait un effet désastreux : il ressouderait les divers pays arabes contre les Etats-Unis et, alors seulement, on pourra parler du danger d’un conflit généralisé entre l’Occident et le monde musulman. C’est évidemment ce qu’espèrent les auteurs de ces attentats. Ne tombons pas donc aujourd’hui dans une troisième illusion : celle d’une riposte militaire susceptible d’éradiquer le mal sur la terre et de nous mettre à l’abri de toute nouvelle menace terroriste d’envergure. Lorsqu’il parle d’une grande croisade « des forces du bien contre les forces du mal », G. Bush utilise le même langage naïf et manichéen que celui de l’Ayatollah Khomeiny ou de Ben Laden. Puisque nous parlons d’un combat de la civilisation contre la barbarie, prouvons que nous sommes civilisés, c’est à dire capables de dépasser un sentiment de colère légitime devant une telle atrocité et un désir de vengeance aveugle pour analyser les causes profondes du problème, acceptant aussi de remettre en question un modèle de développement profondément injuste. Tant que nous ne nous attaquerons pas à la racine du mal, nous serons toujours menacés par des kamikazes qui n’ont rien à perdre, vouant à l’Occident - non sans raison - une haine mortelle, convaincus que leur geste sert Dieu et leur fera gagner le paradis des justes.
Le Monde, 13 Septembre 2001.

Euthanasie!

L'office du médecin n'est pas seulement de rétablir la santé, mais aussi d'adoucir les douleurs et souffrances attachées aux maladies ; et cela non pas seulement en tant que cet adoucissement de la douleur, considérée comme un symptôme périlleux, contribue et conduit à la convalescence, mais encore afin de procurer au malade, lorsqu'il n'y a plus d'espérance, une mort douce et paisible ; car ce n'est pas la moindre partie du bonheur que cette euthanasie(...)
Francis Bacon (1561-1626)
, philosophe anglais.

Que penser alors des amalgames euthanasie-eugénisme-nazisme...surtout lorsque l'on est extérieur aux souffrances?
Il faut revoir le film "Les Invasions Barbares", eclairant, touchant, plein d'espoir et sans jugement de valeur.
www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=52584.html






mardi 18 mars 2008

LOUIS VITALE, franciscain et le jésuite Steve Kelly, militants américains contre la TORTURE!


Deux prêtres américains viennent de sortir, le 14 mars 2008, de 5 mois de prison pour avoir manifesté contre la torture devant un centre de formation à la torture de l'armée. Ceux ci-comptaient dès le 16 Mars y retourner pour manifester à nouveaux.
Qu'est-ce le christianisme si ce n'est cette force d'agir en homme de conviction. D'aller sur les zones de fractures de l'humanité, de risquer son confort, son silence, rester debout et savoir dire non aux égarements de notre monde.
Loin des "salons bien pensant" ou l'on justifie guerres, occupations et tortures, des hommes résistent et se dressent contre ce que j'appelle la "regression civilisationnelle".
Mon christianisme est là. Nulle part ailleurs. Ces hommes et femmes, fervents patriotes américains, pacifistes, sont des vigies contre cette violence que nous créons et/ou cautionnons. Une violence selon les néoconservateurs qui serait vertueuse car salvatrice de notre civilisation "judéo-chrétienne". Cette violence c'est la guerre préventive permanente contre le terrorisme (concept que je partage avec Michel Warschawski), concrètement sur le terrain contre les peuples arabo-musulmans et officieusement, guerre pour les ressources énergétiques.
Comment affirmer notre "supériorité civilisationnelle" en rivalisant de barbarie avec nos énemis? Comment maintenir la grandeur de notre civilisation avec un tel poids de morts, de mensonges et de corruption de nos valeurs? Comment bâtir une civilisation digne de ce nom, contre ou par opposition à une autre?
Les partisans du choc des civilisations, du nouveau Moyen-Orient, etc...ont déjà répondu.
Et vous, que répondrez-vous?


TWO PRIESTS ARRESTED AS 120 JOIN FT. HUACHUCA TORTURE PROTEST
As more than 120 people gathered at the gate of Fort Huachuca today to protest military intelligence training there that fosters torture, two Roman Catholic priests were arrested when they tried to enter the base, located in Sierra Vista, Arizona. Franciscan Fr. Louie Vitale and Jesuit Fr. Steve Kelly intended to speak with enlisted personnel and deliver a letter to Major General Barbara Fast, commander at the post, denouncing torture and the Military Commissions Act of 2006.

Major General Fast is the highest ranking intelligence officer tied to the torture at Abu Ghraib torture, yet she has never been punished. Two soldiers with ties to Fort Huachuca are among 28 implicated earlier this year in the beating deaths of two prisoners in Afghanistan in 2002.

Today's demonstration took place in conjunction with the annual vigil at Fort Benning, Georgia, where over 20,000 people vigiled today and at least 14 were arrested as they called for closing the infamous School of the Americas (now called the Western Hemisphere Institute for Security Cooperation). Dozens of Latin American military leaders who trained at the "School of Assassins" have since been convicted of torture, murder, and other heinous crimes in their own countries.

Frs. Vitale and Kelly walked into the base but were stopped as they approached the gatehouse. An officer from the base offered to deliver their letter to the Commander, but the priests persisted, because they also intended to speak with the service men and women receiving interrogation training at Fort Huachuca. When they were not allowed to pass, the two men knelt in prayer and were arrested. They both received a federal citation for trespass and were released without conditions, and told they should be contacted within 45 days with a court date.

Fr. Louie Vitale is a member of Pace e Bene, whose mission is "to develop the spirituality and practice of active nonviolence as a way of living and being and as a process for cultural transformation." Fr. Vitale is also a co-founder of the Nevada Desert Experience, a faith-based organization that has opposed nuclear weapons testing for a quarter of a century. Fr. Vitale recently served six months in jail following his arrest at the Ft. Benning vigil in November, 2005, and was ejected from congressional hearings in September after speaking out against the Military Commissions Act.


http://tortureontrial.org/media.html#march14
http://www.calpeacepower.org/0301/declaration.html
http://www.veteransforpeace.org/
http://declarationofpeace.org/
http://www.unitedforpeace.org/
Voir aussi le tristement célebre reportage "Un taxi pour l'enfer":
http://www.arte.tv/fr/1682990.html

SPECIAL IRAK: 5 ANS DE GUERRE, BILAN!

Irak, Le Pentagone avoue qu'il n'y avait pas de lien entre Saddam Hussein et Al-Qaida
http://www.lemonde.fr/web/article/reactions/0,1-0@2-3222,36-1022696,0.html
Cette étude, basée sur l'analyse de 600 000 documents officiels irakiens et sur des milliers d'heures d'interrogatoires d'anciens collaborateurs de l'ancien président irakien, "n'a trouvé aucune connexion directe entre l'Irak de Saddam [Hussein] et Al-Qaida". D'autres rapports, rédigés par la commission d'enquête sur le 11-Septembre ou encore par les services de l'inspecteur général du Pentagone, en 2007, étaient déjà arrivés à la même conclusion, mais aucune étude avant celle-ci ne reposait sur autant d'informations.
Selon le résumé de l'étude, disponible sur le site de la chaîne ABC, "Saddam Hussein soutenait des groupes terroristes et le terrorisme d'Etat était devenu un outil de routine du maintien du pouvoir", mais "les cibles privilégiées de cette terreur d'Etat étaient les citoyens irakiens". Sur son site, ABC rappelle qu'en 2004, le président américain George W. Bush avait déclaré, cité par le Washington Post : "La raison pour laquelle je continue de dire qu'il y a un lien entre l'Irak, Saddam et Al-Qaida est parce qu'il y a un lien entre l'Irak et Al-Qaida." Un an plus tôt, c'était le vice-président de l'époque, Dick Cheney, qui déclarait sur NBC : "Nous savons qu'il (Saddam Hussein) a de nouveau essayé de fabriquer des armes nucléaires et nous savons qu'il entretient des relations de longue date avec des groupes terroristes, dont Al-Qaida."
http://abcnews.go.com/images/Politics/Saddam%20and%20Terrorism%20Redaction%20EXSUM%20Extract.pdf

L'invasion de l'Irak, une guerre à 3.000 milliards de dollars, par le prix Nobel d'économie 2001
http://www.lesechos.fr/journal20080317/lec1_idees/4701122.htm?xtor=EPR-1000
Dans notre dernier livre « The Three Trillion Dollar War », Linda Bilmes et moi-même estimons à 3.000 milliards de dollars, au bas mot, le coût économique de la guerre pour les Etats-Unis. A cette somme, il convient d'ajouter 3.000 autres milliards supportés par le reste du monde. C'est beaucoup plus que ce qui avait été anticipé. L'équipe Bush n'a pas seulement trompé le monde sur le coût possible de la guerre, elle a aussi cherché à en dissimuler l'ampleur une fois les opérations lancées.
Il n'y a là rien de surprenant. L'administration Bush a menti sur à peu près tout le reste, des armes de destruction massive de Saddam Hussein à ses liens supposés avec Al-Qaida.
L'administration Bush avait dit que la guerre coûterait 50 milliards de dollars. C'est désormais le montant que les Etats-Unis dépensent en Irak tous les trois mois. Pour un sixième du coût de la guerre, ils pourraient remettre leur système de sécurité sociale sur pied pour plus d'un demi-siècle, sans réduire les allocations ni augmenter les cotisations.

Le gouvernement a tenté de cacher le coût de la guerre au public américain. Des groupes de vétérans ont dû faire appel au Freedom of Information Act (loi sur la liberté d'information) pour que soit révélé le nombre total de blessés - 15 fois celui des morts. Quelque 52.000 vétérans de la guerre d'Irak souffrent déjà de syndromes de stress post-traumatique. On estime que les Etats-Unis devront fournir des pensions d'invalidité à 40 % du 1,65 million de soldats déjà déployés. Au final, la facture risque de s'élever à plus de 600 milliards de dollars (à son cours actuel) en soins médicaux et pensions d'invalidité.
Cette guerre n'a profité qu'aux compagnies pétrolières et aux sociétés de défense. Le cours de l'action Halliburton, ancienne société du vice-président américain Dick Cheney, est monté en flèche.
Les milliers de morts violentes ont insensibilisé la plupart des Occidentaux : un attentat faisant 25 morts ne semble plus digne de passer aux informations. Les études statistiques des taux de mortalité avant et après l'invasion en disent long sur la triste réalité. Elles suggèrent, en effet, que le nombre de morts est passé d'environ 450.000 durant les quarante premiers mois de la guerre (dont 150.000 morts violentes) à 600.000 aujourd'hui.
Au regard du poids des souffrances humaines, il peut sembler déplacé de parler de coûts financiers. Et il peut paraître nombriliste de se concentrer sur la charge supportée par les Etats-Unis, qui se sont lancés dans cette guerre en violation des lois internationales. Mais ces énormes coûts ont des répercussions qui vont bien au-delà des prévisions budgétaires.

« Il n'existe pas de repas gratuit », dit un dicton américain. Il n'existe pas non plus de guerre gratuite. Les Etats-Unis - et le reste du monde - n'ont pas fini de payer le prix de cette guerre. J'aurai l'occasion de l'expliquer dans une prochaine chronique.
JOSEPH E. STIGLITZ, prix Nobel d'économie 2001, est professeur à l'université Columbia (New York).

Irak : les 80 000 janissaires de l'Amérique!
http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2008/03/11/irak-les-janissaires-de-l-amerique_1021452_829254.html
L'idée, qui, comme dit le général David L. Petraeus, commandant en chef du corps expéditionnaire, "a largement contribué" à la baisse de 60% à 70% des attaques et des attentats depuis huit mois, était tellement simple que certains, dans les chancelleries, se demandent pourquoi il a fallu près de 4000 soldats tués, 29 000 blessés et, selon l'OMS, au moins 150 000 victimes irakiennes, pour en arriver là
Aujourd'hui, les supplétifs sont autour de 80 000, de confession sunnite à 82%, et "anciens terroristes pour au moins la moitié d'entre eux", glisse un officier supérieur chiite. Le général Petraeus résuma sa motivation dans Time, le 11 février : "On ne peut pas tuer toute une insurrection, on ne peut pas vaincre tout le monde. Il faut les retourner." En apparence, c'est fait. La seule question qui angoisse la région est de savoir pour combien de temps… Répartis dans près de 150 milices supplétives, "les Fils d'Irak" sont essentiellement basés dans la moitié nord du pays.(...)

Revoir aussi l'émouvant reportage sur Arte: "Bagdad, le Bac sous les bombes", où l'on voit cette jeunesse sacrifiée, chantant malgré tout, le soir après l'école, du McCartney, et porter des casquettes "NY PD"...
De cette occupation militaire, fruit de nos peurs irrationnelles, nous n'avons pas encore brisé tous les rêves de ces gosses de Bagdad. jusqu'à quand?

http://www.arte.tv/fr/Etats-Unis--Elections-2008/Irak--mission-accomplie-_3F-/Irak--mission-accomplie-_3F-/1966762.html

lundi 17 mars 2008

L'Afrique, la Chine, l'Inde et la ruée vers les matières premières

Les conséquences néfastes du réchauffement de la planète, la ruée vers les matières premières qu'engendre l'élévation du niveau de vie en Chine et en Inde, la jeunesse politique des pays africains, coincés dans des frontières arbitrairement dessinées, sont les germes incandescents des crises à venir. «Le Darfour n'est pas unique. Il y aura beaucoup d'autres conflits ces prochaines décennies en Afrique.»
Jan Pronk.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jan_Pronk
http://www.janpronk.nl/weblog/english.html

MONSANTO, bras agricole de l'occupation américaine en IRAK

Depuis son invasion en 2003, l’Iraq n’a pas été seulement spoliée par ses agresseurs de sa souveraineté politique, de son patrimoine archéologique, de ses ressources pétrolières, mais aussi de sa souveraineté alimentaire.

En violation de la Constitution irakienne, et des conventions de la Haye et de Genève qui stipulent que l’occupant doit respecter la juridiction du pays occupé, l’administrateur provisoire Paul Bremer (un ancien collaborateur de Kissinger) a édicté, avant l’installation d’un gouvernement fantoche par Washington, cent ordonnances scélérates qui ont force de loi et qui ne peuvent être abolies ni modifiées par aucun gouvernement irakien (article 26 de la nouvelle constitution). Le pays tombait ainsi sous le joug économique total de l’Occupant, qui avait décidé de réformer drastiquement son économie sur le modèle économique néo-libéral américain.

L’ordonnance 81 a rendu illégales les traditions antiques de sélection des meilleures semences par les agriculteurs pour les réutiliser d’une année sur l’autre, et les échanges entre voisins. (Selon la FAO, 97% des fermiers irakiens réutilisaient encore leurs graines, ou les achetaient sur le marché local en 2002). Par croisements, au fil des générations, ils avaient créé des variétés hybrides adaptées au dur climat de la région.

Les bombardements incessants depuis 1991 avec des armes à l’uranium appauvri - qui ont transformé le pays en une vaste déchetterie radioactive - et l’embargo de treize ans, avaient déjà commencé de détruire l’agriculture irakienne - anéantissement du système d’irrigation, du matériel agricole et des palmiers dattiers (2). De 1990 (date de l’instauration des sanctions) à 2003, le volume de la production de céréales avait diminué de moitié. Les troupeaux d’animaux d’élevage ont été décimés.

IBN ARABI, l'altérité au coeur.

Mon cœur peut prendre toutes les formes : couvent pour les Chrétiens, prairie pour la gazelle, temple pour un Hindou, Ka’aba de l’Islam.

Plateau d'Eglière, les Résistants contre Sarkozy.

Il s'agit d'un appel à un éveil des jeunes consciences de la nations. Un appel aussi contre la messe annuelle de Sarkozy qui ira chaque année au plateau des Glières. La plupart des résistants ne seront pas au coté de ce président. Pourquoi? La réponse, ci-dessous!

Résister c'est créer ! Créer c'est résister!

Nous vous présentons le texte de l'appel à la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944, lu par les figures historiques de la Résistance.

Vous pouvez voir et entendre Lise London, Raymond Aubrac, Henri Bartoli, Philippe Dechartre, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Georges Séguy, Maurice Voutey.

lire cet appel:
http://www.alternatives-images.net/cnr/appeltxt.pdf

jeudi 13 mars 2008

De l'Empire, par Henry Kissinger.

"Contrôlez le pétrole, et vous contrôler des nations entières ; contrôlez le système alimentaire, et vous contrôlez les populations."
Henry Kissinger

mercredi 12 mars 2008

JESUS le Rouge! de Slavoj Zizek


«Pourquoi l'héritage chrétien vaut-il d'être défendu?», comme s'interroge le sous-titre de ce puissant essai. Exactement pour les raisons inverses qui voient aujourd'hui un président français s'en réclamer tapageusement.
Ainsi le paradoxal Zizek revendique-t-il l'héritage chrétien comme geste d'absolue rupture par rapport à toute substance ethnique imaginable.
La puissance subversive du christianisme, c'est sa confrontation à 1 idéologie dominante des «droits de l'homme» qui la révèle le mieux.
Entre autres dommages collatéraux analysés par l'auteur, le fait que l'idée de «catastrophe» ait progressivement acquis au cours du XXe siècle un rôle si crucial. L'«épuisement de la capacité à sublimer», voilà ce qui a peu à peu conduit à transformer tout événement effroyable en seule source envisageable de sacré. Zizek écrivait cela peu avant le 11-Septembre, il n'a pas été démenti.


Le coeur subversif de l'héritage chrétien est bien trop précieux pour être abandonné aux intégrismes et à la multitude des spiritualismes New Age. Christianisme et marxisme doivent combattre main dans la main, agripper le principe de charité, et défendre cette Altérité utopique dont toute position révolutionnaire devrait s'inspirer.

Zizek met en place une discussion théologique qui confronte le Décalogue avec les droits de l'homme. Il retrace la genèse de l'Absolu, tant sur le plan philosophique (Schelling, Hegel, ou Heidegger) que théologique (saint Paul) et psychanalytique (Freud), à la lumière du paganisme, du néopaganisme, du judaïsme et du christianisme. Puis il démontre la vocation révolutionnaire de l'agapè paulinien qui tend moins à suspendre la Loi que son cercle vicieux, induit par le désir de transgression. Et si le pari chrétien n'était pas la rédemption, mais cette forme de «haine» prescrite par le Christ quand il appelle l'homme à se «débrancher» de la communauté ? Et si le dépassement de cette Loi même plaidait pour son abandon ?

Un essai qui relance, dans une perspective passionnante, les enjeux ontologiques et anthropologiques de la religion.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Slavoj_Žižek

Une ouverture qui me fait rappeler Abdennour BIDAR, avec son livre Self Islam.
Le monothéisme amènerait à la fin des pratiques religieuses collectives.
http://oumma.com/Abdennour-Bidar-Il-nous-faut-ni

Salon du Livre de Paris, Israel, le sionisme et la négation de la culture Arabe.

"Tout écrivain israélien devrait, au fond de sa conscience, boycotter le Salon du Livre de Paris"

Pourquoi avoir lancé cet appel au boycott ?
"Il y a plusieurs problèmes. Le premier problème c’est que notre gouvernement, notre ambassade, qui ont fait la sélection, n’ont choisi que des écrivains d’expression hébraïque en excluant, de fait, deux tiers de la scène israélienne : or celle-ci compte une énorme communauté d’expression russe, ainsi qu’une communauté d’expression arabe. C’est donc très réducteur. Le deuxième problème, c’est le choix arbitraire des écrivains fait par des bureaucrates de l’ambassade qui ont exclu des grandes figures comme notre poète national Nathan Zach. Pourtant il écrit en hébreu ! Le troisième problème, c’est que l’État israélien considère que les écrivains sont des agents de propagande(...)"
Benny Ziffer, rédacteur en chef du supplément littéraire d’Haaretz, le principal quotidien israélien. Il est à l’origine de l’appel au boycott des écrivains israéliens au Salon du Livre de Paris.

«La solidarité avec les Arabes israéliens? Un principe de vie»
Ron Barkaï, ecrivain israélien


"Je ne pense pas qu’un Etat qui maintient une occupation, en commettant quotidiennement des crimes contre des civils, mérite d’être invité à quelque semaine culturelle que ce soit. Ceci est anti-culturel ; c’est un acte barbare travesti de culture de façon cynique. Cela manifeste un soutien à Israël, et peut-être aussi à la France, qui appuie l’occupation. Et je ne veux pas, moi, y participer."
Aaron Shabtai, poète israélien
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6007



"La décision d’associer le Salon du Livre, cette année, à la célébration des soixante années d’Indépendance d’Israël ont amené beaucoup d’écrivains et d’artistes progressistes, Palestiniens et plus généralement Arabes, à s’en retirer, et à boycotter cette manifestation. On est fondé à supposer que les agressions génocidaires récentes d’Israël contre la bande de Gaza ne pourront qu’amener beaucoup de leurs collègues à faire de même.
Je suggère que nous convenions ensemble d’une nouvelle date, en-dehors des journées de tenue du Salon du Livre, afin de ne pas être associés à sa célébration de l’indépendance d’Israël, ainsi qu’à son total déni de la Nakbah palestinienne."

Ilan Pappé, historien israélien
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ilan_Pappé
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article4866

Communiqué de l'UJFP:
Le Salon du Livre a choisi de faire d'Israël son invité d'honneur pour les 60 ans de la naissance de cet Etat. Nous avons d'emblée dénoncé ce choix au moment où cet Etat viole systématiquement le droit international, nie les droits du peuple palestinien, multiplie les crimes de guerre. Mais cela ne nous paraissait pas suffisant.(...°
Boycotter Israël, ce n'est pas boycotter les Israéliens qui en Israël même se battent contre les crimes de leur gouvernement et de leur armée. Quand nous avons boycotté l'Afrique du Sud, nous n'avons pas boycotté l'ANC ni les écrivains blancs anti apartheid.
Nous ne laisserons pas Israël occuper le salon du livre et prendre en otage les deux cent mille visiteurs du salon sans contradiction.
http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=362



Rencontres et Débats au salon du Livre:
http://www.lafabrique.fr/chronique.php3?id_article=82
Note de l'editeur LA FABRIQUE, Eric HAZAN:
Nous sommer de "boycotter le Salon" n’a absolument aucun sens. Ce n’est pas une position politique, c’est une réaction épidermique qui aboutirait à saboter la seule démonstration de résistance organisée contre le "camp de la paix" d’Amos Oz et consorts. Qu’on ne compte pas sur nous pour un tel renoncement.
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6127



Que l'hébreu soit une langue à l'honneur du salon du Livre de Paris, oui. La richesse de la scène culturelle israélienne le justifie. Que l'Hebreu soit l'unique langue et culture lorsqu'Israël est invité au Salon, non. Il y a des auteurs qui écrivent en yiddish, en russe (la commununauté russophone est importante) et bien sur, surtout un quart de la population qui est arabe.
Il s'agit alors d'une négation de la culture arabe millénaire dans la Palestine historique et de sa langue.
Comment participer à ce regard qui sent mauvais le concept raciste de la pureté de l'identité juive, de la séparation ethnique, un des pilliers du sionisme nationaliste actuel?

Quand on demande le boycott des JO de Pekin, ce n'est pas contre les sportifs, le sport ou les JO eux-mêmes. Le problème du Salon du Livre, c'est un pays qui terrorise des millions d'individus mis à l'honneur par le pays des Droits de l'Homme pour inaugurer un évènement culturel. Le problème c'est la relation culture-politique. Aucun chef d'Etat ne devrait inaugurer un tel Salon. La culture ne devrait pas être au service du politique. Surtout pour ce genre de politique. C'est utopique, je sais.
Quand les grand écrivains que sont Amos OZ et David Grossmann ne dénoncent pas la terreur à Gaza, la punition collective de tout un peuple emmuré, on se demande quels gardiens des valeurs de paix et d'indépendance politique, sont-ils. Je rappelle aussi qu'au début de la dernière invasion du Liban, ils considéraient cette agression juste! Il aura fallu la mort du fils de Grossmann pour que celui-ci émette des réserves quant à l'opportunité de cette guerre.
Rappelons aussi que ceux qui boycottent ce salon doivent en organiser un apolitique en parallèle.
Parler d'autodafés, de bruler des livres, d'antisémitisme, on voit là qu'on occulte volontairement le sujet.
Concernant les boycotts, Finalement, c'est Israël qui boycotte lui-même sa part d'altérité, de diversité culturelle et une partie de son Histoire. C'est la sélection culturelle et raciale , conséquences de ses choix politiques.
Quand au boycott arabe, je le comprend, mais je préfère lutter devant mes opposants.

vendredi 7 mars 2008

De la Liberté dans l'Islam!

Islamophobes occidentaux et musulmans integristes s'entendent au moins sur un point: Coran égal absence de libertés. Faux, archifaux, ripostent les intellectuels comme Mohamed Charfi ou Mohamed Talbi, c'est le contraire. Explications. Par Mohamed-Sghir Janjar. Le Courrier de l'Atlas, Mars 2008.






*"amana: dépôt précieux confié par un tiers.

Que ce texte nous enchante! En effet, si toute pratique religieuse n'est que conséquence des interprétations des textes, alors en voici une qui devrait nous donner du baume au coeur. Envie d'espérer que tout n'est pas vain et qu'un monde partagé meilleur est possible.
Si par contre vous ne partagez pas cette volonté, c'est que quoique que diront des exégètes de paix, vos avis ne changeront pas d'un iota. C'est qu'alors derrière le masque d'une crainte de l'Islam se cache des phobies plus graves, irrationnelles.
La critique permanente de l'Islam qui serait en conflit contre notre Civilisation devrait s'arrêter là.
Que les prophètes de malheurs se taisent car ils nourrissent les peurs et donc les extrèmes. Ils sont les miroirs de leurs énemis. Gilles Kepel, Dounia Bouzar ainsi que René Girard parlent bien de ce mimétisme absurde où le discours de l'un se nourrit du discours de l'autre, où chacun de vient l'alibi, le justificatif de l'autre dans une spirale sans fin.

Lors d'un prochain post, je reviendrai sur le livre de Kepel mis en perspective avec le concept de Girard.
L'islamophobe est donc complice malgré lui. S'il n'est
pas capable de tenter la rencontre avec l'Autre, risquer la confiance, il représente lui aussi une menace pour ce monde d'Altérité qui nous attend.

jeudi 6 mars 2008

Ceux qui déclarent les guerres, et ceux qui les font...

"Qui déclare les guerres? des gens de 50, 60 ans. Qui les fait? Des gosses d'une vingtaine d'années, à peine sortis de l'adolescence, et comme tout les ados, dans l'illusion de leur immortalité."

Ken Burns, cinéaste, documentariste américains interview Telerama du 27/02/2008

Cette phrase me fait rappeler les taux de suicide terribles dans les armées occidentales en opérations ou chez les vétérans.
"Une véritable "épidémie de suicides" sévit chez les anciens militaires américains, avec 120 morts par semaine, révèle une enquête de la chaîne de télévision américaine CBS. Au moins 6 256 personnes ayant servi dans l’armée ont mis fin à leurs jours en 2005 - soit une moyenne de 17 par jour -, rapporte la chaîne dans son enquête diffusée mercredi soir."
Une étude publiée la semaine dernière montre que les anciens combattants représentent un quart des sans-abri aux Etats-Unis, alors qu’ils ne représentent que 11 % de la population adulte. Selon l’étude, citée par le Times, au moins 1 500 anciens combattants des guerres d’Afghanistan et d’Irak auraient déjà été identifiés comme sans-abri. L’organisme chargé d’aider cette population (The National Alliance to End Homelessness) estime qu’en 2006 il y avait 195 827 vétérans sans-abri.
L'article évoque aussi l'ampleur des troubles psychiques des soldats rentrés d'Irak.
La proportion de soldats qui se voit prescrire des soins psychiatriques à leur retour est de 4,4 %. Globalement, six mois après leur retour, 20,3 % des militaires d’active et 42,4 % des réservistes et des membres de la garde nationale "nécessitent un traitement psychique" lié à leur expérience irakienne.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3154

Plus précisément en Irak et en Afghanistan:

L’armée de terre américaine a annoncé jeudi qu’au moins 99 de ses soldats s’étaient suicidés en 2006, dont près du tiers lorsqu’ils étaient en Irak ou en Afghanistan, un taux qui continue d’augmenter par rapport aux années précédentes.
948 tentatives de suicide.
L’armée de terre a aussi enregistré 948 tentatives de suicide sérieuses qui ont nécessité une hospitalisation ou une évacuation, et deux décès douteux font encore l’objet d’une enquête. Parmi les soldats qui se sont suicidés en 2006, 27 se trouvaient en Irak, et 3 en Afghanistan. Pour les six premiers mois de l’année 2007, l’armée a déjà enregistré 44 suicides, dont 17 parmi les soldats en Irak et en Afghanistan.
Un taux de suicide en augmentation.
Au sein du demi-million de militaires en service actif que compte l’armée de terre américaine, le taux de suicide a été de 17,3 pour 100.000 en 2006, contre 12,8 en 2005, 10,8 en 2004. Le niveau le plus bas a été relevé en 2000, avec un taux de 9,8. Par comparaison, le taux de suicide en 2006 pour l’ensemble des Américains de la même tranche d’âge (17-45 ans) que les soldats d’active était de 13,4.

En Israel, en 2005, le suicide est la première cause de décès parmi les soldats!
http://www.elmandjra.org/Courrier_131005.htm

Un prochain article traitera spécialement des déserteurs américains réfugiés au Canada par centaines, et des "Refuzniks" israéliens, refusant de servir pour des missions d'occupations.

De la Guerre et de l'Occupation, par ROUSSEAU

"Si la guerre ne donne point au vainqueur le droit de massacrer les peuples vaincus, ce droit qu'il n'a pas ne peut fonder celui de les asservir"
Jean-Jacques ROUSSEAU

mardi 4 mars 2008

Histoire de Mémoires...

Enseigner à nos enfants les fautes de nos Pères, toutes les fautes, Monsieur Sarkozy.
En prime, un petit quizz en cliquant sur le titre du "post" afin de tester vos connaissances relatives à la Nakba.
ci joint, le site des réfugiés palestiniens pour leur droit au retour:
Al-Awda, The Palestine Right to Return Coalition
http://www.al-awda.org/facts.html

Ci dessous, ce texte a été publié en 1988 dans la « Revue d´Etudes Palestinienne » en hommage à Khalil Al-Wazir, alias Abou Jihad, l´un des fondateurs avec Yasser Arafat du Fatah, et qui venait d´être assassiné en avril 1988 par un commando israélien devant sa famille en Tunisie. Ce témoignage d´Abou Jihad fut publié sous le titre « Hommage à Abou Jihad ».
Ce témoignage est extrait de l’ouvrage d’Aran Hart, « Arafat, Terrorist or Peacemaker ? » Londres, 1984, p. 91 et s.
* * * *
« Je ne peux oublier... »

« Je me souviens comme si c’était hier du jour où les forces sionistes ont attaqué Jaffa. Les Arabes de cette ville envoyèrent quelques voitures et des camions chez nous à Ramleh. "De l’aide pour Jaffa !, De l’aide pour Jaffa !", criaient-ils. Je vois encore les hommes et les femmes de Ramleh montant dans les voitures et les camions. L’un d’eux avait un très vieux revolver, quelques couteaux et des gourdins. Nous nous portions ainsi secours les uns aux autres. Nous savions que les juifs attaqueraient Ramleh et Lodd s’ils arrivaient à prendre Jaffa. C’est exactement ce qui arriva. Une nuit ils encerclèrent Ramleh et Lodd et ils y parvinrent aisément parce que les soldats jordaniens s’étaient retirés sans combattre. Nous étions encerclés et seuls.

Nos gens ne pouvaient se battre - avec quoi l’auraient-ils fait, nous n’avions pas d’armes. Le maire et une délégation municipale se rendirent auprès des commandants juifs. Le maire leur dit : "D’accord, vous pouvez entrer dans la ville, mais vous ne devez ni faire du mal aux gens ni prendre des prisonniers ; et vous devez permettre aux gens de rester dans leurs maisons et d’y vivre normalement". Les juifs lui répondirent "non". Ils voulaient que nous quittions nos maisons, que nous abandonnions notre ville.

Après notre décision de ne pas bouger, Ramleh et Lodd furent soumis au tir de l’artillerie. Je ne peux oublier ce qui alors se passa. Le toit de notre maison fut touché. Nous étions au rez-de-chaussée. Puis un autre obus tomba dans la rue, et notre porte vola en éclats. Les obus tombaient partout sur la ville, et le maire demanda à la population d’aller se mettre à l’abri dans les mosquées et les églises. Nous vivions dans la partie chrétienne de Ramleh et nous nous hâtâmes vers l’église des catholiques. C’est à ce moment que certains de nos voisins furent tués par les obus.(...)
Lire la suite sur:
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6114

Pas de « solution juste » sans le droit au retour des réfugiés palestiniens:
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article6072
« La force d’Israël, le soutien des USA, la faiblesse des Palestiniens et la complicité arabe, tels sont les ingrédients d’une solution imposée du « problème des réfugiés », basée non sur leurs droits mais sur leur disparition…l’élimination des réfugiés palestiniens est indispensable pour qu’un nouveau Moyen Orient pacifié prenne sa place dans l’économie mondialisée. »
lire le texte complet:
Dis/Solving the "Refugee Problem » Rosemary Sayigh
http://www.merip.org/mer/mer207/dissolv.html
http://www.merip.org/index.html

Shoah on Gaza!


"Si les tirs de Qassam continuent de s’intensifier, [les Palestiniens] s’attireront sur eux une Shoah.» Matan Vilnaï, le vice-ministre travailliste de la Défense, a eu beau plaider la maladresse verbale, cette déclaration faite vendredi sur une grande radio israélienne lui vaut des condamnations des deux côtés de la ligne verte. «Il faut vraiment être un idiot fini - pardon pour le manque de politesse - pour offrir aux Palestiniens une telle munition», déplore Ben-Dror Yémini dans Maariv. De fait, Mahmoud Abbas a saisi la balle au bond en déclarant que l’offensive israélienne à Gaza était «pire qu’un holocauste». Pour sa défense, Matan Vilnaï explique qu’en hébreu l’emploi du terme «Shoah» ne se limite pas à la tragédie nazie et signifie «catastrophe» d’une manière générale.
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2008/03/01/un-ministre-israelien-menace-les-palestiniens-d-une-shoah-la-tension-monte-a-gaza_1017684_3218.html#ens_id=891944

Dimanche, un éditorialiste de Haaretz calculait qu’en une après-midi Tsahal avait tué plus de Palestiniens que les Qassam n’avaient tué d’Israéliens en sept ans((12 victimes depuis 2001). En deux ans, l’armée israélienne a tué près de mille habitants de Gaza, dont la moitié de paramilitaires et la moitié de civils. On peut imaginer, écrivait le quotidien israélien, l’outrage mondial si les Palestiniens avaient fait la même chose, avec le même pourcentage.
http://www.liberation.fr/actualite/monde/313275.FR.php
Source de Haaretz:
Contrary to Israel's Chief of Staff, at least half of those killed in Gaza did not take part in the fighting
http://www.btselem.org/english/Press_Releases/20080303.asp

Selon Bernard Guetta, le 3 mars sur France inter: "(...) en Israël on y envisage désormais, dit-on de très bonne source, de répondre à tout nouvel obus par des bombardements, non plus ciblés mais « indiscriminés », du km2 entourant le point de lancement ou, même, de faire pénétrer l’armée à Gaza, pour une opération de démantèlement des réseaux militaires du Hamas qui pourrait durer « de deux à trois mois ».

Quand on connait la densité de population (+de 1000 ha au km2) de Gaza, on imagine le massacre envisagé...