Lettre publiée à l'initiative de "Ni putes ni soumises", avec le soutien d’ElisabethBADINTER philosophe,, etc...
Le sentiment d’appartenance à une communauté voilà le nouveau «diversomètre» lancé par monsieur Sabeg, commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, pour lutter contre les discriminations ! Monsieur Sabeg, quel est votre «sentiment d’appartenance» ? Fils d’immigré ? Français ? Arabe ? Musulman ? Ou encore : chef d’entreprise ? Homme politique ?
Et ma voisine Sahra de mère française et de père algérien, brunette typée pourrait-on dire, qui n’a jamais connu le bled, qui porte un nom et un prénom qui l’enferment dans ce «diversomètre» mais ne se «sent» que française ? Pourtant le racisme, elle l’a connu et la discrimination a l’embauche aussi.
Cela fait trente ans qu’on essaie de sortir de ces cases ethniques et communautaires dans lesquelles on nous enferme de la même manière qu’on nous a enfermées dans nos ghettos. Alors que, femmes des quartiers, nous nous sommes insurgées contre le communautarisme qui n’a fait que dégrader la condition des femmes au sein des communautés. La République est porteuse de valeurs, de liberté, d’égalité et de laïcité. Pour les préserver, des générations entières se sont battues comme nous qui marchions en 1983 pour l’égalité et contre le racisme. Et aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, on nous demande notre «sentiment d’appartenance communautaire» ? Il n’y a pas de France blanche, noire, italienne, polonaise, arabe, portugaise, espagnole, pakistanaise. Il n’y pas non plus de communautés, mais une République métissée. Il y a une France qui porte en elle une diversité intrinsèque, inexorable, presque originelle. N’avoir aujourd’hui une vision des problèmes sociaux que par le seul prisme racial, voire religieux, est une erreur fatale. C’est implicitement considérer que les citoyens ne sont que ce qu’ils paraissent être. Faudra-t-il, en fonction de votre «diversomètre», discriminer les uns plutôt que les autres ? Disons le clairement, le racisme et les discriminations sont indignes de notre République. Vouloir remplacer les statistiques ethniques par un comptage du prétendu «sentiment d’appartenance» à une communauté est tout aussi absurde que dangereux.
Il ne faut pas se leurrer au bout du compte, ce sont les quotas que l’on va nous proposer. Nous les militantes de terrain, jamais nous n’accepterons de faire la différence entre Malika et Christine. Les indicateurs sociaux nous les avons. La réalité malheureuse saute aux yeux. Il suffit de nous pencher sur le taux de chômage dans les quartiers, le nombre de RMIstes… pour savoir que nos discriminations ne sont pas qu’un «sentiment».
Ce dont nous avons besoin, c’est de donner plus à ceux qui ont moins, tout en leur permettant d’être des citoyens à part entière ! Plus que jamais il nous faut réaffirmer notre idéal de société, une société où tous, avec nos différences, partageons des valeurs communes, et où s’instaure une égalité réelle, ni discriminée ni artificielle.
Le social et l’égalité sont une affaire de justice et de volonté politique, pas une affaire de chance !
Le sentiment d’appartenance à une communauté voilà le nouveau «diversomètre» lancé par monsieur Sabeg, commissaire à la diversité et à l’égalité des chances, pour lutter contre les discriminations ! Monsieur Sabeg, quel est votre «sentiment d’appartenance» ? Fils d’immigré ? Français ? Arabe ? Musulman ? Ou encore : chef d’entreprise ? Homme politique ?
Et ma voisine Sahra de mère française et de père algérien, brunette typée pourrait-on dire, qui n’a jamais connu le bled, qui porte un nom et un prénom qui l’enferment dans ce «diversomètre» mais ne se «sent» que française ? Pourtant le racisme, elle l’a connu et la discrimination a l’embauche aussi.
Cela fait trente ans qu’on essaie de sortir de ces cases ethniques et communautaires dans lesquelles on nous enferme de la même manière qu’on nous a enfermées dans nos ghettos. Alors que, femmes des quartiers, nous nous sommes insurgées contre le communautarisme qui n’a fait que dégrader la condition des femmes au sein des communautés. La République est porteuse de valeurs, de liberté, d’égalité et de laïcité. Pour les préserver, des générations entières se sont battues comme nous qui marchions en 1983 pour l’égalité et contre le racisme. Et aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, on nous demande notre «sentiment d’appartenance communautaire» ? Il n’y a pas de France blanche, noire, italienne, polonaise, arabe, portugaise, espagnole, pakistanaise. Il n’y pas non plus de communautés, mais une République métissée. Il y a une France qui porte en elle une diversité intrinsèque, inexorable, presque originelle. N’avoir aujourd’hui une vision des problèmes sociaux que par le seul prisme racial, voire religieux, est une erreur fatale. C’est implicitement considérer que les citoyens ne sont que ce qu’ils paraissent être. Faudra-t-il, en fonction de votre «diversomètre», discriminer les uns plutôt que les autres ? Disons le clairement, le racisme et les discriminations sont indignes de notre République. Vouloir remplacer les statistiques ethniques par un comptage du prétendu «sentiment d’appartenance» à une communauté est tout aussi absurde que dangereux.
Il ne faut pas se leurrer au bout du compte, ce sont les quotas que l’on va nous proposer. Nous les militantes de terrain, jamais nous n’accepterons de faire la différence entre Malika et Christine. Les indicateurs sociaux nous les avons. La réalité malheureuse saute aux yeux. Il suffit de nous pencher sur le taux de chômage dans les quartiers, le nombre de RMIstes… pour savoir que nos discriminations ne sont pas qu’un «sentiment».
Ce dont nous avons besoin, c’est de donner plus à ceux qui ont moins, tout en leur permettant d’être des citoyens à part entière ! Plus que jamais il nous faut réaffirmer notre idéal de société, une société où tous, avec nos différences, partageons des valeurs communes, et où s’instaure une égalité réelle, ni discriminée ni artificielle.
Le social et l’égalité sont une affaire de justice et de volonté politique, pas une affaire de chance !