Où quand on veut se séparer de son chien on dit qu'il à la gale... ici,l'Islam et ses coryants du monde seraient encore responsables de massacres. Observons de plus près le contexte:
Le conflit au Nigeria n’est pas a priori « religieux ». Il n’est pas non plus purement « intercommunautaire » ou « ethnique » ou « social ». Il est tout cela en même temps.
Selon l’archevêque catholique d’Abuja, Mgr John Onaiyekan, « on ne se tue pas à cause de la religion, mais pour des revendications sociales, économiques, tribales, culturelles ». Dans une interview à Radio Vatican le 7 mars, il a fait cette précision : « Il s'agit du conflit classique entre bergers et agriculteurs, mais les Fulani (les agresseurs, ndlr) sont tous musulmans et les Beroms (les victimes, agriculteurs, ndlr) sont tous chrétiens. » Les principaux responsables musulmans (non intégristes) tiennent le même discours et condamnent avec la plus grande fermeté toute violence au nom de la religion.
Le conflit au Nigeria se joue aussi sur fond de crise sociale et économique. Jos, au centre du pays, capitale de l’Etat du Plateau, est une grande ville réputée pour ses commerces. Située dans une région où la terre est relativement fertile, elle attire des personnes à la recherche d’une vie meilleure. Problème : Jos est sur la frontière entre la zone dominée par l’islam (au Nord) et celle dominée par les chrétiens (au Sud). Les Fulani sont musulmans et réclament le droit à des terres qui appartiennent ou ont appartenu à des ethnies majoritairement chrétiens. La pauvreté généralisée renforce les clivages et rend la situation explosive. L’Etat nigérian est beaucoup trop faible pour protéger efficacement les citoyens contre les violences sporadiques.
Ainsi, des éleveurs Fulani, en l’occurrence musulmans, ont pu envahir le 7 mars par exemple le village de Dogo Nahawa. Au milieu de la nuit, ils ont brûlé les maisons et tué leurs occupants avec des machettes. Les victimes sont essentiellement des enfants et des femmes. Les guerres africaines contemporaines tuent essentiellement les enfants et les femmes.
Au total, quelque 13 500 personnes ont été tuées dans ce genre de violences depuis la fin de la dictature militaire en 1999.
Si vous lisez l'anglais, nous pouvons recommander cet article de l'hebdomadaire The Economist qui explique brillamment la situation (cliquez ici).
Vous pouvez aussi consulter ce très bon article du Monde fait par un envoyé spécial (cliquez ici):
"A la base de ces "tensions" se trouve le concept d'indigénéité. Une particularité nigériane, accordant à certains groupes ethniques, dans des régions invariablement mélangées, une sorte de certificat de "premier arrivé sur place". Souvent contestable d'un point de vue historique, cette notion a surtout des effets toxiques, car aux "indigènes" sont opposés les "colons", arrivés plus récemment.
"Les gouvernements locaux déterminent qui sont leurs propres indigènes", rappelle le chercheur Philip Ostien, dans un rapport pour la Fondation Volkswagen. Les autorités locales distribuent des "certificats d'indigénéité", indispensables pour obtenir notamment un emploi dans l'administration, le premier employeur de la région.
Or Jos est une zone de contact entre le Nord, à majorité musulmane, et le Sud, à majorité chrétienne, mais aussi une destination de migrations internes.
Depuis plus d'un siècle, des habitants de tout le Nigeria sont venus s'établir dans la région du Plateau, où les terres étaient fertiles et où l'exploitation de l'étain créait des opportunités pour les commerçants. Pendant de nombreuses années, la ville de Jos a été une destination de choix pour d'autres nouveaux venus, notamment beaucoup de missionnaires chrétiens. D'ailleurs, des Berom musulmans et des Fulanis chrétiens vivent à Jos.
Cela n'empêche pas les deux groupes de se laisser persuader que des préparatifs d'extermination sont en cours chez leurs ennemis, alors que le nerf de la violence est à chercher du côté des luttes pour le pouvoir local. Le gouverneur Jonah Jang va devoir ramener le calme et ce ne sera pas facile. Cet ancien officier de l'armée de l'air, qui avait été gouverneur militaire dans les années 1980 sous le régime du général Babangida, a été chassé de l'armée par ce dernier.
Depuis, après des études de théologie, il est devenu titulaire d'un diplôme de divinité de l'Université de théologie du nord du Nigeria et a embrassé une carrière de pasteur parallèlement à sa carrière politique. Un mélange des genres qui est le reflet de la situation à Jos."
Le conflit au Nigeria n’est pas a priori « religieux ». Il n’est pas non plus purement « intercommunautaire » ou « ethnique » ou « social ». Il est tout cela en même temps.
Selon l’archevêque catholique d’Abuja, Mgr John Onaiyekan, « on ne se tue pas à cause de la religion, mais pour des revendications sociales, économiques, tribales, culturelles ». Dans une interview à Radio Vatican le 7 mars, il a fait cette précision : « Il s'agit du conflit classique entre bergers et agriculteurs, mais les Fulani (les agresseurs, ndlr) sont tous musulmans et les Beroms (les victimes, agriculteurs, ndlr) sont tous chrétiens. » Les principaux responsables musulmans (non intégristes) tiennent le même discours et condamnent avec la plus grande fermeté toute violence au nom de la religion.
Le conflit au Nigeria se joue aussi sur fond de crise sociale et économique. Jos, au centre du pays, capitale de l’Etat du Plateau, est une grande ville réputée pour ses commerces. Située dans une région où la terre est relativement fertile, elle attire des personnes à la recherche d’une vie meilleure. Problème : Jos est sur la frontière entre la zone dominée par l’islam (au Nord) et celle dominée par les chrétiens (au Sud). Les Fulani sont musulmans et réclament le droit à des terres qui appartiennent ou ont appartenu à des ethnies majoritairement chrétiens. La pauvreté généralisée renforce les clivages et rend la situation explosive. L’Etat nigérian est beaucoup trop faible pour protéger efficacement les citoyens contre les violences sporadiques.
Ainsi, des éleveurs Fulani, en l’occurrence musulmans, ont pu envahir le 7 mars par exemple le village de Dogo Nahawa. Au milieu de la nuit, ils ont brûlé les maisons et tué leurs occupants avec des machettes. Les victimes sont essentiellement des enfants et des femmes. Les guerres africaines contemporaines tuent essentiellement les enfants et les femmes.
Au total, quelque 13 500 personnes ont été tuées dans ce genre de violences depuis la fin de la dictature militaire en 1999.
Si vous lisez l'anglais, nous pouvons recommander cet article de l'hebdomadaire The Economist qui explique brillamment la situation (cliquez ici).
Vous pouvez aussi consulter ce très bon article du Monde fait par un envoyé spécial (cliquez ici):
"A la base de ces "tensions" se trouve le concept d'indigénéité. Une particularité nigériane, accordant à certains groupes ethniques, dans des régions invariablement mélangées, une sorte de certificat de "premier arrivé sur place". Souvent contestable d'un point de vue historique, cette notion a surtout des effets toxiques, car aux "indigènes" sont opposés les "colons", arrivés plus récemment.
"Les gouvernements locaux déterminent qui sont leurs propres indigènes", rappelle le chercheur Philip Ostien, dans un rapport pour la Fondation Volkswagen. Les autorités locales distribuent des "certificats d'indigénéité", indispensables pour obtenir notamment un emploi dans l'administration, le premier employeur de la région.
Or Jos est une zone de contact entre le Nord, à majorité musulmane, et le Sud, à majorité chrétienne, mais aussi une destination de migrations internes.
Depuis plus d'un siècle, des habitants de tout le Nigeria sont venus s'établir dans la région du Plateau, où les terres étaient fertiles et où l'exploitation de l'étain créait des opportunités pour les commerçants. Pendant de nombreuses années, la ville de Jos a été une destination de choix pour d'autres nouveaux venus, notamment beaucoup de missionnaires chrétiens. D'ailleurs, des Berom musulmans et des Fulanis chrétiens vivent à Jos.
Cela n'empêche pas les deux groupes de se laisser persuader que des préparatifs d'extermination sont en cours chez leurs ennemis, alors que le nerf de la violence est à chercher du côté des luttes pour le pouvoir local. Le gouverneur Jonah Jang va devoir ramener le calme et ce ne sera pas facile. Cet ancien officier de l'armée de l'air, qui avait été gouverneur militaire dans les années 1980 sous le régime du général Babangida, a été chassé de l'armée par ce dernier.
Depuis, après des études de théologie, il est devenu titulaire d'un diplôme de divinité de l'Université de théologie du nord du Nigeria et a embrassé une carrière de pasteur parallèlement à sa carrière politique. Un mélange des genres qui est le reflet de la situation à Jos."