Il semblerait que les autorités chinoises n'aient de cesse que tous les Ouïgours - première minorité du pays, turcophone et musulmane - aient plié l'échine jusqu'à terre. A l'automne dernier, Pékin a confisqué les passeports de toute la communauté, pour de prétendues vérifications. Résultat: aucun Ouïgour ne peut quitter le pays, faute de papiers d'identité. Derrière cela? Empêcher ces musulmans de se rendre en masse au pèlerinage de la Mecque. «Ils craignent des rassemblements importants loin du contrôle de Pékin», explique un Ouïgour qui vit à l'étranger. Afin de ne pas se voir reprocher l'interdiction des pèlerinages, les autorités ont instauré un quota: 5000 fidèles sur 9 millions d'Ouïgours vivant en Chine (plus nombreux que les Tibétains).
Depuis le 11 septembre 2001, Pékin a pris le parti de présenter l'ETIM (East Turkestan Islamic Movement), un mouvement séparatiste ouïgour, comme étant connecté à Al-Qaida, et tout mouvement protestataire comme terroriste. L'aubaine, aujourd'hui, pour les autorités de Pékin, ce sont les Jeux olympiques. Et la fameuse «menace terroriste» qui est supposée planer sur l'événement.
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Sans bruit, la culture de la minorité musulmane du Xinjiang cède le pas face à la colonisation chinoise. Comme les Tibétains, les Ouïgours sont condamnés à l’assimilation ou à la répression.
Paru dans Le Monde Diplomatique:
Pékin face au mouvement national ouïgour
VASTE région, en partie désertique, à la périphérie occidentale de la Chine, le Xinjiang, autrefois appelé Turkestan oriental, est le lieu, depuis quelques années, d’une agitation de la part de la minorité ouïgoure. Aux bombes et aux attentats, Pékin répond par la manière forte. Une évolution comparable à celle qui a donné naissance, de l’autre côté de la frontière, après l’implosion de l’Union soviétique, aux républiques indépendantes d’Asie centrale paraît ici tout à fait exclue. Ce que déplorent les Ouïgours, installés de plus ou moins longue date au Kazakhstan et qui rêvent d’un pays libre.
Assimilation forcée dans le Xinjiang chinois
En estimant que la communauté internationale doit renforcer sa coopération dans la lutte contre le terrorisme, la Chine entend avant tout faire accepter la politique qu’elle mène dans sa province musulmane du Xinjiang au prétexte que les séparatistes y ont recours à des « pratiques terroristes ». Alors que les rapports de forces ne laissent aucun espace aux demandes de dialogue des populations locales, non seulement les efforts de Pékin ne suffisent pas à enrayer le nationalisme ouïgour, mais cette répression sans nuances ne fait que renforcer la montée en puissance d’un islam identitaire « de combat ».
Rapport d'Amnesty international:
http://www.amnesty.org/fr/library/info/ASA17/021/2004
Ah oui, j’oubliais : le Xinjiang est une des régions de Chine les plus riches en ressources naturelles (elle renferme les plus importantes réserves de pétrole et de gaz naturel de l’Empire chinois)... mais cela n’a évidemment aucun rapport avec le reste...
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