Dans ce texte, toute ressemblance entre les Aborigènes et les "indigènes"de notre ex-Empire colonial n'est que forfuite...
La France demandera-t-elle un jour pardon au peuple Algérien, aux peuples sub-sahariens? L'Espagne en Amerique du Sud, les USA et la conquète de l'Ouest, ont-ils demandé pardon pour leurs massacres des indiens, les habitants historiques de ces terres?
Encore là un vrai choc de civilisation de notre part...allant des fautes du passé au mépris d'aujourd'hui.
Moment historique ce mercredi matin 13 février, au parlement de Canberra. Le premier ministre australien Kevin Rudd a exprimé son pardon aux Aborigènes pour ce qu'il convient d'appeler la «génération volée». De 1910 à 1969, l'Etat australien a mené une politique d'assimilation forcée autorisant à retirer des enfants aborigènes de leurs parents pour les placer dans des familles de Blancs ou dans des institutions religieuses. Certains ont subi des abus sexuels, d'autres ont été utilisés comme main-d'œuvre gratuite.
«Arrêtez-vous, regardez et faites partie de l'Histoire.» Les mots de la déclaration ont été soigneusement pesés avec les leaders de la communauté aborigène, qui compte quelque 450000 âmes sur une population de 21 millions d'habitants. L'ex-premier ministre conservateur John Howard, qui, au cours de ses onze ans de pouvoir, avait toujours refusé d'accorder son pardon aux Aborigènes, n'a pas participé à la cérémonie.
Dans le quotidien The Australian, la championne olympique de 400 mètres, Cathy Freeman, 35 ans, salue le geste des autorités australiennes: «Pour ma famille, il va permettre une certaine guérison. [...] Dire pardon, c'est comme donner une chance de nous réunifier.» La profondeur du témoignage révèle une histoire familiale douloureuse que Cathy Freeman n'a découverte que récemment, après sa retraite sportive. Quand elle était petite, sa mère fut placée de force dans une institution religieuse. On lui interdisait de parler sa langue. L'ex-championne olympique ajoute: «Mon arrière-arrière grand-père [...] a combattu durant la Première Guerre mondiale pour ce pays.» On ne lui paya jamais la solde. Il avait combattu en homme libre, mais était retourné en Australie en esclave.
Spécialiste des questions du pardon*, Pierre Hazan estime que les excuses telles que celles présentées au peuple aborigène font partie d'un rituel important. Elles contribuent à construire une identité nationale. Elles permettent de réécrire l'Histoire d'un pays. Les Etats écrivent désormais leur propre histoire de manière infiniment moins héroïque que par le passé. Il y a eu un transfert de sacralité. Ce ne sont plus la nation ou l'Etat qui sont sacrés, ce sont les victimes qui bénéficient de ce redoutable privilège. Un redoutable privilège, car elles risquent elles-mêmes de se retrouver prisonnières de ce nouveau rôle.»
Ce mercredi est à marquer d'une pierre blanche dans les livres d'histoire australiens. Un juste retour du sort pour ce groupe ethnique le plus pauvre d'Australie. Les Aborigènes sont surreprésentés dans les prisons, ils comptent le plus grand nombre de chômeurs, d'alcooliques et d'illettrés. Leur espérance de vie est de 17 ans inférieure à la moyenne nationale. Le pardon les aidera peut-être à ne plus appeler la fête nationale australienne le «jour de l'invasion», en référence aux Britanniques, qui, à partir de 1788, avaient contribué à décimer 80% de la population aborigène.
L'Australie demande pardon aux Aborigènes (Fevrier 2008):
http://www.rfi.fr/actufr/articles/098/article_62742.asp
*«Juger la guerre, juger l'Histoire, du bon usage des commissions vérité et de la justice internationale», PUF, 2007.
http:/www.letemps.ch/template/international.asp?page=4&contenuPage=&article=225539&quickbar=
La France demandera-t-elle un jour pardon au peuple Algérien, aux peuples sub-sahariens? L'Espagne en Amerique du Sud, les USA et la conquète de l'Ouest, ont-ils demandé pardon pour leurs massacres des indiens, les habitants historiques de ces terres?
Encore là un vrai choc de civilisation de notre part...allant des fautes du passé au mépris d'aujourd'hui.
Moment historique ce mercredi matin 13 février, au parlement de Canberra. Le premier ministre australien Kevin Rudd a exprimé son pardon aux Aborigènes pour ce qu'il convient d'appeler la «génération volée». De 1910 à 1969, l'Etat australien a mené une politique d'assimilation forcée autorisant à retirer des enfants aborigènes de leurs parents pour les placer dans des familles de Blancs ou dans des institutions religieuses. Certains ont subi des abus sexuels, d'autres ont été utilisés comme main-d'œuvre gratuite.
«Arrêtez-vous, regardez et faites partie de l'Histoire.» Les mots de la déclaration ont été soigneusement pesés avec les leaders de la communauté aborigène, qui compte quelque 450000 âmes sur une population de 21 millions d'habitants. L'ex-premier ministre conservateur John Howard, qui, au cours de ses onze ans de pouvoir, avait toujours refusé d'accorder son pardon aux Aborigènes, n'a pas participé à la cérémonie.
Dans le quotidien The Australian, la championne olympique de 400 mètres, Cathy Freeman, 35 ans, salue le geste des autorités australiennes: «Pour ma famille, il va permettre une certaine guérison. [...] Dire pardon, c'est comme donner une chance de nous réunifier.» La profondeur du témoignage révèle une histoire familiale douloureuse que Cathy Freeman n'a découverte que récemment, après sa retraite sportive. Quand elle était petite, sa mère fut placée de force dans une institution religieuse. On lui interdisait de parler sa langue. L'ex-championne olympique ajoute: «Mon arrière-arrière grand-père [...] a combattu durant la Première Guerre mondiale pour ce pays.» On ne lui paya jamais la solde. Il avait combattu en homme libre, mais était retourné en Australie en esclave.
Spécialiste des questions du pardon*, Pierre Hazan estime que les excuses telles que celles présentées au peuple aborigène font partie d'un rituel important. Elles contribuent à construire une identité nationale. Elles permettent de réécrire l'Histoire d'un pays. Les Etats écrivent désormais leur propre histoire de manière infiniment moins héroïque que par le passé. Il y a eu un transfert de sacralité. Ce ne sont plus la nation ou l'Etat qui sont sacrés, ce sont les victimes qui bénéficient de ce redoutable privilège. Un redoutable privilège, car elles risquent elles-mêmes de se retrouver prisonnières de ce nouveau rôle.»
Ce mercredi est à marquer d'une pierre blanche dans les livres d'histoire australiens. Un juste retour du sort pour ce groupe ethnique le plus pauvre d'Australie. Les Aborigènes sont surreprésentés dans les prisons, ils comptent le plus grand nombre de chômeurs, d'alcooliques et d'illettrés. Leur espérance de vie est de 17 ans inférieure à la moyenne nationale. Le pardon les aidera peut-être à ne plus appeler la fête nationale australienne le «jour de l'invasion», en référence aux Britanniques, qui, à partir de 1788, avaient contribué à décimer 80% de la population aborigène.
L'Australie demande pardon aux Aborigènes (Fevrier 2008):
http://www.rfi.fr/actufr/articles/098/article_62742.asp
*«Juger la guerre, juger l'Histoire, du bon usage des commissions vérité et de la justice internationale», PUF, 2007.
http:/www.letemps.ch/template/international.asp?page=4&contenuPage=&article=225539&quickbar=
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